À Nice, le moment tant attendu du mimosa est enfin arrivé ! Les férus de la fleur jaune se réjouissent : pas moins de seize tonnes de ces fleurs vont être manipulées pour égayer les têtes des participants. Le corso fleuri, mettant en scène cinq batailles de fleurs, comprend environ une quinzaine de chars ornés d’un assortiment éblouissant de fleurs fraîches (œillets, roses, jonquilles, glaïeuls, tokyos, gerberas, strelitzias, dahlias et liliums), dont 80 % proviennent des récoltes locales.
Chaque année pendant trois semaines, un phénomène infectieux baptisé Carnavalina envahit la magnifique ville côtière. « Et comme tout mal contagieux, cela s’étend rapidement ! » plaisante Caroline Constantin, dirigeante du carnaval. Pour cette édition 2023 (qui débute le 15 février), un événement inédit a été conçu ; appelé la Carnavalina pour marquer l’ouverture officielle et favoriser la propagation festive à travers toute la cité.
L’héritage historique et culturel du carnaval
Le carnaval trouve ses racines dans les anciennes célébrations païennes célébrant le cycle saisonnier avant d’être intégré aux traditions chrétiennes—culminant avec le célèbre Mardi Gras qui précède le Mercredi des Cendres et marque l’entrée dans le carême. « La raison d’être du carnaval est d’exorciser nos peurs et nos démons, » explique Caroline Constantin. « C’est donc naturel que nous choisissions costumes extravagants pour incarner d’autres personnages. Surtout que c’est une occasion parfaite pour fêter la fin des rigueurs hivernales et accueillir joyeusement le printemps. »
Une longue tradition à Nice
L’histoire festive sur les rivages niçois remonte à loin ; dès 1294 par exemple lorsque Charles d’Anjou a évoqué « les jours joyeux du carnaval » au cours de son voyage à Nice. Pendant plusieurs siècles par ailleurs,d’importantes figures royales n’auraient raté cet évènement sous aucun prétexte ! Ce n’est qu’après treize années suivant l’annexion française que Andriot Saetone—auteur visionnaire—mit en place un « Comité des fêtes » afin de revigorer ce symbole festif.
C’est ainsi qu’en vertu des structures administratives françaises fut organisé officiellement le premier carnaval niçois en date du 23 février 1873! Trois ans plus tard naîtront également les fameuses batailles florales; cet événement unique attire encore chaque année plus de deux cent mille spectateurs fascinés par notre histoire artistique vivante imaginée par Alphonse Karr.
L’art carnvalesque : Création moderne
Les artistes appelés Ymagiers jouent un rôle central dans ce spectacle où croquis sont métamorphosés avec talent en chars colorés selon leurs schémas créatifs au sein des ateliers dédiés telles que La Maison du carnival ou hall Spada.L’influence indélébile laissée par Alexis Mossa et son fils Gustave-Adolphe Mossa,(tous deux Ymagiers couronnés) perdure depuis près soixante-dix ans jusqu’en1971.
« Aujourd’hui on parle véritablement d’un opéra urbain », déclare Gérard Artufel , dignitaire actuel parmi eux30ans après;concepteur flamboyant notamment ponctué par un majestueux Roi Océan.Diplômée décoratrice-scenographe,c’estCaroline qui surplombe artistiquement cette grande tradition connue qui rivalise avec Venise ou Rio. »Chaque édition exige une dramaturgie chorégraphiée sans égal”, conclut-elle lors d’une interview accordée récemment au JDNews.
Ainsi se forge potentiellement chaque année plus qu’un simple défilé mais une formidable aventure inspirant couleurs,musiques et troupe éblouissante en extérieur__sur La Place Masséna ou promenades…
Ainsi s’achèvera cet événement féérique autour du monde floral: suite aux derniers spectacles prévus,deux représentations importantes héritières se culmineront symboliquement vers mars prochain—que dire alors ensuite adieu solennellement ne rendant notre Roi Carnaval amoureux devant mer !