Il y a quarante ans, une extraordinaire vague de froid a frappé une grande partie du territoire français. Le matin du 16 janvier 1985 demeure encore aujourd’hui la journée la plus glaciale enregistrée dans l’histoire météorologique de la France.
Après deux hivers relativement cléments, cet épisode hivernal exceptionnel de 1985 a permis d’établir plusieurs records qui n’ont jamais été égalés depuis. L’événement s’est déclenché le 4 janvier et s’est poursuivi jusqu’au 19 janvier, soit une période de quinze jours sous des températures arctiques. La cause en était un flux persistant provenant du nord et nord-est, qui a engendré l’intrusion d’air glacial au cœur d’une large partie de l’Europe. En France, le froid intense ainsi que les chutes de neige ont affecté toute la région est, allant des territoires emblématiques du Grand Est jusqu’aux rivages ensoleillés de Nice et même en Corse.
Cependant, c’est dans les Alpes que les conditions climatiques se sont révélées les plus sévères; Grenoble étant particulièrement touchée : elle a frôlé le seuil des -25 °C avec un relevé à -24,6 °C enregistré le 7 janvier.
Une série ininterrompue de records thermiques
Le 16 janvier est devenu une date marquante dans l’histoire météorologique française : ce jour-là représente la température minimale historique enregistrée depuis que les données climatiques sont recueillies (avec un indicateur national ayant atteint -9,92 °C), suivant juste le record précédemment établi le 2 février 1956. Néanmoins, il convient de noter que les températures matinales étaient plus basses en cette journée tragique qu’en février 1956 ; ainsi Saint-Chély-d’Apcher en Lozère a affiché -27 °C ce jour-là.
D’après des estimations météorologiques pour cette même journée, il est fort probable que certains secteurs isolés aient enregistré des températures proches des -40 °C dans des zones appelées points froids (sans stations météo officielles) situées dans le Doubs.
Les dégâts causés par ce gel extrême ont été considérables pour la flore locale ; notamment sur les palmiers sur la Côte d’Azur. Les cours d’eau ont également été soumis à ce phénomène : ils sont restés gelés pendant plusieurs semaines entraînant ainsi un blocage du trafic fluvial.
La Saône et certaines parties de la Loire se retrouvèrent intégralement recouvertes par la glace.
Avec tristesse, on dénombra plusieurs centaines d’oiseaux morts échoués sur ses rives lorsqu’on observait ces paysages figés par le froid.
Cette intense vague glaciaire ne fut pas sans conséquences tragiques puisqu’elle aurait coûté la vie à au moins neuf mille personnes dans notre pays.