Une barricade a été mise en place dans la nuit, devant l’Hôtel de Région sur l’île de Nantes. Ce jeudi et vendredi, se tiendra le vote destiné à valider un plan d’économies de 100 millions d’euros proposé par Christelle Morançais, présidente Horizons des Pays de la Loire. Ce projet a été contesté ce matin par environ mille manifestants : des acteurs du milieu culturel, sportif ainsi que des représentants de missions locales et du planning familial sont inquiétés par la perte imminente de leurs subventions.
Un millier de manifestants s’est rassemblé près du Conseil régional à Nantes. © Radio France – Yves-René Tapon
Au début de la matinée, cette réunion s’est déroulée sereinement bien qu’encadrée par les forces policières filtrant les accès à l’Hôtel de Région.
Les forces policiais sont déployées pour surveiller l’Hôtel régional. © Radio France – Yves-René Tapon
« Nous sommes déterminés à réduire nos dépenses »
La session plénière a commencé comme prévu ce matin à 9h30 dans l’hémicycle avec une minute de silence dédiée aux victimes du cyclone Chido ayant frappé Mayotte. Christelle Morançais a insisté sur le fait qu’il est essentiel d’envisager un avenir favorable : « Il est crucial d’agir ; nous ne pouvons pas abandonner notre responsabilité. Réduire notre endettement est un devoir envers nos enfants, » a-t-elle déclaré avant d’affirmer : « Les subventions ne doivent pas être considérées comme acquises éternellement. » Elle appuie ses propos en affirmant que toutes les aides budgétaires doivent faire l’objet d’un examen minutieux.
« Vous financez uniquement vos propres projets »
Lucie Etonno, élue écologiste vendéenne ayant demandé le report du vote initialement prévu, répond avec vigueur : « Ces suppressions portent atteinte à certaines activités essentielles au sein même des collectivités régionales. » Le socialiste Guillaume Garot renchérit également : « Votre gestion met notre région dans une situation désastreuse ! Les projets qui reçoivent votre soutien ne servent souvent qu’à promouvoir votre image personnelle. »
Matthias Tavel, conseiller régional lié au mouvement La France Insoumise n’hésite pas non plus à critiquer : « Vous prétendez utiliser des solutions douces face aux économies alors que vous agissez avec brutalité ». Seul François De Rugy parmi les centristes prend son parti pour soutenir Christelle Morançais en rappelant que personne n’a critiqué l’abandon récent par Nantes Métropole du projet culturel Arbre aux hérons.
Face aux accusations, Christelle Morançais défend sa position sans fléchir : « C’est une erreur dramatique que d’ignorer la réalité économique et la lourdeur finale que cela implique pour ceux qui paieront ces dettes vaines dans le futur.” Elle conclut son explication pointant que cet aveuglement définit une posture populiste dont résultent inévitablement déclin et impasse sociale. »